Dans le secteur de l’hôtellerie, la montée des grands groupes et l’expansion des établissements imposent une réalité nouvelle aux petits exploitants. Cette dynamique, observée également dans d’autres secteurs comme l’automobile, où des groupes financiers étrangers rachètent garage après garage, transforme progressivement les indépendants en simples rouages de grands réseaux. Pour les petits hôteliers, cette situation devient d’autant plus critique que les coûts, notamment salariaux, ne cessent de croître.
L’indexation continue des salaires, avec une augmentation de 19,50 % au cours des trois dernières années, pèse lourdement sur les finances des petites structures. En effet, à moins de gérer des établissements de 60 à 80 chambres situés dans des zones où les tarifs peuvent être élevés, il devient de plus en plus difficile pour les indépendants de dégager une rentabilité suffisante. Ces hausses constantes des coûts salariaux pourraient bientôt rendre l’exploitation d’hôtels de petite ou moyenne taille financièrement impossible.
Ainsi, notre métier, autrefois axé sur l’accueil et la personnalisation de l’expérience client, est désormais de plus en plus orienté vers des enjeux financiers, obligeant nombre d’exploitants à s’associer avec des groupes financiers pour garantir leur survie ou leur croissance. Si cette tendance se poursuit sans intervention, nous risquons de perdre la diversité et l’authenticité qui font le charme du secteur. Si les politiques ne prennent pas en compte cette réalité en ajustant l’indexation continue des salaires, de nombreux hôtels indépendants ne pourront tout simplement plus assumer ces coûts.
Pour préserver un secteur hôtelier diversifié et humain, il est essentiel de mettre en place des politiques qui permettent aux petits exploitants de rester compétitifs face aux grands groupes. Sans cela, nous verrons disparaître des entreprises locales et une partie de la richesse culturelle de l’hôtellerie, qui fait l’attrait du voyage.
Didier De Weerdt
CEO de WeCareHotels