Habiller l’ombre et la lumière

Entre Roulers et Courtrai, une entreprise de confection de rideaux s’est taillé une place de choix dans l’univers hôtelier.

La touche finale dans une chambre d’hôtel, c’est l’ambiance créée par la qualité des textiles. Les tentures, les voilages, les tissus décoratifs, le revêtement des sièges et des coussins jouent un rôle important dans l’accueil et la sensation de bien-être.

Il y a quelques années un hôtel brugeois situé à ’t Zand avait fait appel à Arido pour les rideaux et les stores de ses chambres. Récemment, Anthony Vermeersch, le propriétaire de cet hôtel, le Portinari, a souhaité bénéficier à nouveau de l’expertise d’Arido. La dernière réalisation de l’entreprise d’Izegem est la décoration du restaurant de l’hôtel, Cult.

Le salon, le bar et le restaurant proprement dits ont été retravaillés et agrandis grâce à une collaboration avec l’agence de design WeWantMore d’Anvers. Ils ont créé un concept et sélectionné avec soin les matériaux et les couleurs. Dols, de Zutendaal, a fourni le mobilier et Arido a apporté la touche finale avec la tapisserie d’ameublement. Pour chacune des parties impliquées, les défis étaient énormes. Pour Arido, il s’agissait d’habiller un espace avec des différences de hauteur et des courbes dans un esprit de légèreté, d’élégance et de confort douillet tout en tenant compte d’un problème de courants d’air. La quadrature du cercle en quelque sorte.

Courbes et défis

« Pour ce projet, nous avons opté pour un tissu in-between ignifuge qui assure une entrée de lumière naturelle, mais bloque la vue vers l’intérieur », nous dit Kaat Bekaert, co-directrice d’Arido. « Il ne fallait pas qu’il soit trop lourd puisque le rideau devait pouvoir coulisser sur un rail sur tout le périmètre », poursuit-elle. « Nancy Cool, de WeWantMore, voulait l’habillage du sas d’entrée sur un rail courbe. Nous avons imaginé glisser un tissu de doublure entre deux épaisseurs de rideau, ce qui permet de faire barrière aux courants d’air. Il a fallu faire en sorte que le rail courbe s’adapte parfaitement au rail droit. L’extension de la construction présente un plafond surélevé, ce qui constituait un défi technique supplémentaire. Sur la partie existante, nous avons travaillé avec notre rail au plafond et dans l’extension, nous avons utilisé des supports de montage sur les murs. »

Grands et petits projets

Créée il y a une trentaine d’années, la firme Arido emploie une dizaine de travailleurs et peut compter sur une équipe de couturières bien rodée. « Il règne chez nous une ambiance familiale », nous confie Lieselotte Hellyn, chargée de clientèle. « Nous avons un service d’installation qui veille à ce que les finitions, les tissus et les rails soient placés avec tout le soin nécessaire. Nous travaillons sur des projets de grande envergure autant que sur des commandes de particuliers. Pour l’année prochaine, un beau projet se dessine à Monaco mais chut, il est trop tôt pour en dire plus ».

Une expertise bien établie

L’entreprise dispose d’un showroom énorme et d’un carnet d’adresses bien fourni. Le bouche à oreille semble être une expression inventée pour Arido. Dans toute la France et en particulier à Paris, des dizaines d’hôtels ont fait appel à son savoir-faire et en Belgique, on ne compte plus les réalisations hôtelières ou les aménagements d’hôpitaux, d’églises désacralisées, de banques, de maisons de repos. On les trouve tant en Flandre qu’en Wallonie et à Bruxelles. Même le Palais de justice de Bruxelles est client.

Les équipes peuvent être déployées partout dans le monde, que ce soit à Moscou ou aux Iles Vierges où, tout récemment, deux frères d’origine belge ont chargé l’entreprise d’Izegem de prendre en main la décoration de leur hôtel. Cette fois, le bouche à oreille avait fait le tour du monde.